Laboureur, journalier, et quelquefois métayer, Jean BOUSSION (1660-1723), paysan des Mauges

#Geneatheme- Un agriculteur de mon arbre

La plupart de mes ancêtres ont travaillé la terre. Rien d’étonnant à cela puisqu’à la fin de L’Ancien Régime, le monde de la paysannerie représentait à lui seul plus de 80 % de la population française.

Les historiens s’accordent à distinguer – du moins en ce qui concerne les Mauges – trois catégories de paysans, de la plus aisée à la plus pauvre. Je cite1 :

« Les paysans se répartissent en trois groupes […]. Ils sont laboureurs, bordiers ou journaliers. Les premiers exploitent les métairies : unités agricoles de 15 à 60 ha aux parcelles groupées. Les laboureurs sont parfois appelés métayers dans les registres paroissiaux […]. Les bordiers, exploitants moyens, parfois très petits, travaillent les borderies de 2 à 15 ha maximum… Ces bordiers peuvent se nommer closiers ou même bordagers suivant la région… Les journaliers représentent la catégorie paysanne économiquement et socialement inférieure. Ils vivent de leurs « journées. »

Une autre distinction est celle que l’on peut faire entre un laboureur à bœufs, qui possède un attelage et des bœufs pour labourer, et un laboureur à bras, qui ne possède rien d’autre que ses bras pour travailler.

Jean BOUSSION est l’un de mes ancêtres dit, parfois, laboureur à bœufs, mais pas seulement. En relevant toutes les dénominations qui lui sont attribuées au travers des différents actes où il apparaît, voyons s’il est possible de se faire une idée de son niveau de vie.

Je n’ai pas encore retrouvé son acte de baptême, mais il semble qu’il soit né à Vezins, aux alentours des années 1660. Il était le fils de René BOUSSION et de Michelle BAUDOUIN. Son père est mort alors qu’il était encore très jeune. Sa mère s’est remariée et vit avec un métayer, François GUERIN, à la métairie du Bas Lourat, à Vezins.

Premier mariage

Coron, le lundi 26 juin 1684. Jean BOUSSION, paroissien de Vezins, épouse Marie RABIN, paroissienne de Coron. Il vivra désormais dans cette paroisse.

Coron, 26 juin 1684, mariage de Jean BOUSSION et de Marie RABIN – AD49

Ce premier acte de mariage ne donne malheureusement aucune information sur la profession des époux.

Leur premier enfant, Marie, est baptisée deux ans plus tard, à Coron, le 4 mars 1686, puis vient François, l’année suivante, le 11 juillet 1687. C’est à son baptême que pour la première fois, Jean BOUSSION est qualifié de laboureur à bœufs.

Acte de baptême de François BOUSSION, 11 juillet 1687, Coron – AD49

C’est également ce qui est mentionné lors du décès de sa première fille, Marie, le 30 novembre 1687.

Acte de sépulture de Marie BOUSSION, 30 novembre 1687, Coron – AD49

Les deux premiers enfants de Jean BOUSSION n’ont pas survécu. L’année suivante, c’est son épouse qui disparait à son tour. Sur son acte de décès, le 15 août 1688, on apprend que Jean BOUSSION demeure à la métairie de La Gigondière. Il est dit laboureur.

La métairie de La Gigondière à Coron sur la carte de Cassini – (GallicaBnF)

Second mariage

Jean BOUSSION ne reste pas longtemps veuf. Il épouse Perrine MASSICOT le 11 février 1689, juste à temps pour que naisse leur premier enfant dans les liens du mariage… seulement six mois plus tard !

Voici la liste des enfants successifs du couple et les informations que l’on donne dans les différents actes sur Jean BOUSSION :

Michel BOUSSION, 25 août 1689, fils de Jean BOUSSION laboureur.

Marie BOUSSION, baptisée le 15 mars 1692, fille de Jean BOUSSION laboureur à La Gigondière.

Mathurin BOUSSION, baptisé le 27 octobre 1695, fils de Jean BOUSSION métayer de La Gigondière.

Louis BOUSSION, baptisé le 27 juillet 1698, fils de Jean BOUSSION laboureur.

Anne BOUSSION, baptisée le 6 mai 1701, fille de Jean BOUSSION laboureur.

Pierre BOUSSION, baptisé le 30 décembre 1703; fils de Jean BOUSSION (sans autre précision). Mais le 7 octobre 1707, au décès de ce dernier enfant, Jean BOUSSION, soudain, est qualifié de journalier.

Acte de sépulture de Pierre BOUSSION, 7 octobre 1707, Coron – AD49

Le 17 novembre 1713 lors du décès de son fils Michel âgé de 22 ans, Jean BOUSSION est également qualifié de journalier.

Le 30 décembre 1723, quelques mois seulement après sa femme, Jean BOUSSION décède à Coron, à La Grande Nouzillière. On ne le dit alors ni métayer, ni laboureur, ni journalier.

Quelque part entre 1701 et 1703, Jean BOUSSION a donc sans doute quitté la métairie de La Gigondière. Pour une raison ou pour une autre, il est devenu journalier et est venu vivre à La Grande Nouzillière, lieu-dit très proche de La Gigondière. Mais pour en savoir davantage et trouver peut-être les raisons d’un tel changement et, certainement, appauvrissement, il me faudrait l’aide de quelques actes notariés, ce que je ne désespère pas de découvrir un jour…

A suivre...


Mon ascendance à René BOUSSION


1– Bossis Philippe. Le milieu paysan aux confins de l’Anjou, du Poitou et de la Bretagne (1771-1789). In: Études rurales, n°47, 1972. pp. 122-147. (Lire en ligne)

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