Saint-Sylvain-d’Anjou

Célestin Port, Dictionnaire Historique du Maine-et-Loire, 1878

Saint-Silvin, canton Nord-Est et arrondissement d’Angers (10 kil.) – Parochiani sancti Silvini 1095 (Hauréau, p.563) – Parochia sancti Silvini 1288 (H St-Aubin, Ponts-de-Cé, t. I) – La parouesse de Saint-Souvin 1309 (H Savigny, ch.42) – Parochia sancti Silvini 1315 (Cartul. du Perray, f.33), 1346 (G Cures) – Sanctus Silvinus 1326 (G 16) – St Souvin 1491 (G Cures), 1493 (G 1004) – St Soulvyn 1505 (G 1004) – St Sauvain 1520, St Silvyn 1521 ( G 1186) – Fond-Léger, par arrêté du District du 29 germinal an II – mais les habitants réclamèrent et prirent le nom de l’Union, qui resta adopté jusqu’en l’an VIII. – Saint-Silvain 1802-1861 (Annuaires et Actes officiels) – Saint-Sylvain 1862-1877 (Annuaires, Postes et Rect) – Entre Villevêque (6 kil) au Nord, Ecouflant (4 kil 1/2) à l’Ouest et au Sud-Ouest, Saint-Barthélémy (8 kil) au Sud, Pellouailles (2 kil 1/4) à l’Est, le Plessis-Grammoire (4 kil) au Sud-Est.

La route nationale de Paris à Nantes coupe en deux parties presque égales le territoire. Le bourg, à l’écart de 1200 mètres, s’y relie par deux chemins d’intérêt commun, dont un partant de la Dionnière au Plessis-Grammoire dessert transversalement la commune du Nord-Ouest au Sud-Est.

Y naissent les ruisseaux de l’Epervière, du Gué-de-Maré et des Molans ; – y passe celui d’Echarbot.

En dépendent les châteaux d’Echarbot, des Perruches, du Brossay et des Grullières, nombre de maisons bourgeoises et une centaine de fermes, hameaux ou villages, que le Recensement groupe par quartiers sous les noms de la Lande (37 maisons, 98 hab.), de la Moussarderie (31 maisons, 110 hab.), de Planchepiau (20 maisons, 62 hab.), de la Croiserie (19 maisons, 74 hab.), du Tertre (16 maisons, 60 hab.), de la Lieue (20 maisons, 64 hab.), de la Baronnerie (17 maisons, 71 hab.), d’Echarbot (15 maisons, 106 hab.), des Grulières (17 maisons, 99 hab.), de Lonchamp (23 maisons, 102 hab.), des Perruches (15 maions, 78 hab.), du Pavé (18 maisons, 69 hab.), d eBrossay (27 maisons, 100 hab.), de la Haie-Joulain (36 maisons, 114 hab.), du Bas-Mortier (17 maisons, 70 hab.).

Superficie : 2140 hectares, dont 75 hectares en vignes, 155 hectares en bois.

Population : 270 feux, 1225 habitants en 1720-1726. – 367 feux en 1789 – 1320 habitants en 1791 – 1140 habitants en 1804 – 1293 habitants en 1831 – 1500 habitants en 1841 – 1575 habitants en 1851 – 1616 habitants en 1861 – 1617 habitants en 1866 – 1560 habitants en 1872 – 1563 habitants en 1876 – en développement rapide, arrêté depuis dix ans – dont 286 habitants au bourg (83 maisons, 103 ménages) plus que doublé depuis 50 ans, quoique laissé en dehors et à l’écart du grand passage.

Assemblée transférée en 1832 du 2è dimanche de février au 2è dimanche de mai, et en 1875, au 1er dimanche.

Perception de Pellouailles – Bureau de poste d’Angers.

Mairie avec Ecole communale laïque de garçons. – Ecole de filles (Sœurs de Sainte-Anne de Saumur), reconstruite en 1859-1860.

L’Eglise (succursale, 5 nivôse an XIII) a été agrandie de deux bas-côtés et entièrement réédifiée de 1825 à 1836, sauf la couverture conservée à cause de excellente charpente. Le clocher s’écroula pendant sa reconstruction le 21 septembre 1834. – Des travaux, adjugés le 12 mai 1856, sous la direction de M. Duvêtre, y ont ajouré un choeur et deux transepts. – La première pierre du grand autel avait été posée le 3 février 1727 par le trésorier de St-Maurice, Legouvello, comme le mentionne une inscription conservée.

Le presbytère date du dernier siècle. La première pierre en fut posée le 29 février 1747 et l’édifice bénit le 11 septembre 1749. Vendu nationalement il a été racheté en août 1806 par la commune.

Tout le pays depuis les bords de la Sarthe et du Loir jusqu’à Angers et à la Loire, était, dès les premiers temps du moyen âge, couvert par l’immense forêt de Verrières, dont différents noms désignaient les divers cantons. Sur la fin du Xe siècle, on y constate l’existence, sans vocable connu, d’une église du Bosquet, de Boschitto, qui paraît désigner l’église actuelle de St-Silvin, quoique assez éloignée du village des Banchais, qui conserve le nom antique corrompu du pays. L’évêque Rainaud, d’une puissante et riche famille, en fit don à l’abbaye St-Serge d’Angers vers l’an 1000 – [et non 1100, comme il est imprimé par erreur, t. I p. 195]. – Plus tard, le comte Foulques ajouta au domaine des moines toute la partie de la forêt entre la rivière et la grande route d’Angers à Durtal (1095), en réservant seulement la moitié des dîmes des moissons au Chapitre de St-Laud. – Vers la fin du XIe siècle, avec les défrichements successifs s’y forment les agglomérations nouvelles, au profit desquelles se détachent du territoire commun les paroisses du Plessis-Grammoire, de St-Barthélémy, de Trélazé, peut-être même de Sorges, sans parler de la chapelle Ste-Anne, restée en tout temps secondaire et sans titre régulier. – C’est probablement au milieu de ce remaniement que l’église se déplaça, pour se reconstruire dans le fief et sur le domaine même de la Trésorerie du Chapitre de St-Maurice, à qui appartient aussi depuis 1109, par donation du comte, la paroisse nouvelle du Plessis-Grammoire. Le chanoine trésorier devient seigneur spirituel et temporel de la paroisse de St-Silvin, fondateur et collateur de plein droit de la cure, avec logis seigneurial, où figurent encore au pignon les armes des Poyet et des Bouvery.

Curés : Guillaume Lévesque, Episcopus, chanoine de St-Jean-Baptiste d’Angers, professeur utriusque juris, archidiacre d’entre Sarthe et Maine, † le 13 avril 1497, et non le 18, comme le dit Oudin. – Jean Lévesque, † en 1549. – Etienne Gaultier, 16 septembre 1549. Mathurin Gaultier, 1574. – Guillaume Guy, diacre de St-Maurice, † en 1606 – Jean Peccot, 1606, † le 22 décembre 1627, âgé de 63 ans. – Yves Pigeon, 1627, 1646. – Pierre Pigeon, † le 12 août 1690, âgé de 65 ans. Gilles Galliot de Neuville, † le 3 juin 1746, âgé de 48 ans. – Jean Cornau, 1746, qui fit rebâtir la cure en 1748 et fut autorisé à en jouir sa vie durant par arrêté du 10 octobre 1791. – Le curé constitutionnel Morton, arrêté le 18 pluviôse an II, meurt fou dans la prison le 11 ventôse suivant.

On y voit en 1672 mentionner une Ecole, où l’on inhume pendant une épidémie.

Les grandes voies antiques de Sablé et du Mans traversaient le territoire, et sur cette dernière s’établit au XIIe siècle l’important manoir de la Haie-Joulain, qui ne put néanmoins prévaloir, entouré, comme il se trouvait, de domaines ecclésiastiques. D’autre part l’abbaye du Perray dut céder en vertu d’un arrêt du Parlement du 24 juillet 1781 et laisser libre aux habitants la possession immémoriale des landes communes qu’elle avait encloses.

La paroisse dépendait de l’Archidiaconé, de l’Archiprêtré, de l’Election, du Grenier à sel, du District d’Angers, de la loi diocésaine du Chapitre de Saint-Maurice.

Maires : Alexandre-Louis-César-Hortense Leclerc de la Ferrière, 10 messidor an VIII. – Louis-René-Joseph Lefaucheux, docteur médecin, 18 août 1814, installé le 22, † en 1820. – J.-B.-René Boutton, 26 avril 1820 – Jean Puissais, 9 août 1823 – J.B. Boutton, 14 janvier 1826, démisssionnaire le 1er août 1830 – Jean-B. Riobé, 16 août 1830, installé le 23 – Camille Lévesque-Desvarannes, V. ce nom, 1843-1863 – Fern. L.-Desvarannes fils, 1863-1873 – Crochet, 1873 – Benoist, 1876, en fonctions, 1877.

Arch. de M.-et-L. C 190 ; G 309-311, 645, 1002-1004 ; H le Perray. – Arch. commun. ET.-C. – Revue d’Anjou, 1858, p. 85 ; 1868, p. 499 ; 1869, p. 241. – Maine-et-Loire du 24 août 1838. – Pour les localités, voir, à leur article, la Haie-Joulain, Ste-Anne, les Perruches, les Grulières, la Moussarderie, la Planche-Piau, la Corbière, les Loges, la Croiserie, le Brossay, la Denaiserie, naunet, Parigné, la Salle, Sancé, Lonchamps, Eventard, Echarbot, etc.