Parlez nous des histoires d’amour, autour du thème de la Saint-Valentin. #lemoisGeneatech
Mes amoureux de la Saint-Valentin s’épousèrent à Jallais le 14 février 1724, il y a de cela 297 ans. C’était un lundi. Joseph ROBINEAU, le marié, originaire de La Poitevinière, fils de Charles ROBINEAU et de Jeanne ROCHARD, avait 26 ans ; il épousait Marie SUPIOT, originaire de Jallais, fille de Pierre SUPIOT et de Marie BARON. Voici une photo de l’église Notre-Dame à Jallais où le mariage fut célébré. Le ciel était-il aussi bleu ? Sans doute pas.

Mais ce qui est certain, c’est qu’il ne s’agit pas de l’église dans laquelle se sont mariés mes ancêtres, puisqu’elle ne fut inaugurée qu’en 1864.
La cérémonie du chou
En revanche, sans doute ont-ils eu droit à cette coutume étrange, racontée par Célestin Port dans son article sur Jallais, qui consistait à arracher un chou le jour des noces pour l’amener ensuite en grande charrette afin d’en faire la soupe du lendemain !!! George Sand décrit admirablement cette cérémonie du chou à la fin de La Mare au Diable – certes, c’est dans le Berry, mais cela ne devait être guère différent en Anjou. Comme chacun le sait – ou pas – le chou est un symbole de fertilité depuis l’antiquité – d’où la naissance des garçons dans les choux, par exemple !
On se rendait donc dans un champ de choux où l’on choisissait, après moult palabres, le plus beau. Chaque homme de la noce tentait alors de l’arracher et feignait de ne pas y arriver ; cet honneur était réservé au futur marié qui, simulant des efforts acharnés, s’en saisissait enfin et le déposait délicatement sur la charrette. Le chou ainsi déraciné, était alors transporté en grande pompe, sous des vivats passionnés, jusqu’au lieu de la noce afin d’y être transformé en soupe.
Treize à la douzaine !
La soupe au chou dut réussir car Joseph et Marie n’eurent pas moins de treize enfants ! Bon je sais, dans les Mauges, cela n’a rien d’exceptionnel et cela ne vaut pas les dix-sept enfants de Renée BREHERET ou encore les dix-huit de Jeanne GODARD, qui toutes deux, comme Marie SUPIOT, vécurent à La Poitevinière ou à Jallais.
Le 11 décembre 1724, soit dix mois à peine après leur mariage, Marie accoucha pour la première fois. Comme bien souvent, ce premier accouchement se déroula dans la maison de son enfance, auprès de sa mère et des femmes de sa famille, à Jallais. Par la suite, pour les douze enfants suivants, Marie accouchera à La Poitevinière à la métairie de La Houssaye où elle vivra désormais jusqu’à sa mort.
De ces treize enfants, deux garçons survivront ainsi que quatre filles, dont Jeanne, dont je descends.

Un cheval fou !
Hélas ! Une fin tragique attendait Joseph ! On le retrouva un jour, mort, à la porte du Château de La Frapinière, soit à plus d’une vingtaine de kilomètres de son domicilie, tué par son cheval, vraisemblablement devenu fou !

Le saizieme septembre mil sept cent cinquante sept fut inhumé au cimetiere de ceans le corps de deffunt Joseph ROBINEAU metaier demeurant en la paroisse de La Poitevinière agé de soixante ans ou environ qu’on a trouvé mort à la porte du chateau de La Frapinière, tué par son cheval, et ledit chateau en ma paroisse, à la sépulture duquel a assisté Joseph ROBIENAU son fils aussi de la paroisse de la Poitevinière et plusieurs autres habitant de ma paroisse qui ont déclaré ne scavoir signer de ce par nous requis suivant l’ordonnance.

Sa femme, Marie SUPIOT, lui survivra plus d’une vingtaine d’années, sans jamais se remarier. Elle s’éteint le 3 mai 1778, à La Poitevinière, à La Houssaye, où son fils, Jacques ROBINEAU est devenu métayer à son tour.
Écrit au temps de la Covid19 pour la Saint-Valentin 2021.
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