Où l’on découvre la vie de Charlotte PINSON, les baptêmes de ses nombreux enfants, la mort tragique de son premier mari, son remariage et, enfin, son acte de décès…
Comme dit précédemment, j’ai décidé d’illustrer ce Challenge AZ avec des ancêtres pour lesquels je possède des informations incomplètes et dont le patronyme a un rapport plus ou moins lointain avec le mot du jour. Pour aujourd’hui, c’est la lettre A. L’alphabet de la guerre, qui illustre cet article, parle d’Aviateurs et nous montre un bel Avion. Mais pas d’aviateurs dans ma généalogie, ni d’avion, alors j’ai pensé aux oiseaux qui autrefois étaient les seuls engins à voler dans le ciel, et en particulier aux PINSONs et aux MESANGES qui peuplent ma généalogie…
Tiens par exemple, Charlotte PINSON, l’une de mes ancêtres à la treizième génération. A l’heure où j’ai commencé cet article, je ne savais presque rien d’elle.
Charlotte PINSON, beaucoup d’enfants et un mari noyé…
Épouse de Jean GROLEAU, je ne lui connais encore qu’une fille – dont je descends – Symphorienne GROLEAU, baptisée le 1er avril 1617 à Andard et mariée le 26 janvier 1638 à Saint-Sylvain-d’Anjou avec Pierre BEAUCÉ.
Première vérification et première découverte : Symphorienne n’a pas été baptisée à Andard, mais à Saint-Sylvain-d’Anjou…

Le premier jour d’apvril an susdit fut baptisée Phorienne fille de Jehan GROLEAU et de Charlotte PAINCZON, parrain Simphorien LAUDAY et marenne Germaine CHASTELAIN, baptizée par PECCOT.
Avant de me plonger dans les registres de Saint-Sylvain à la recherche d’informations complémentaires, une petite recherche sur Geneanet s’impose. Pour Charlotte et son mari, j’obtiens 13 résultats !
Seconde découverte : Charlotte a eu d’autres enfants, une ribambelle en réalité ! Je découvre successivement Jean (1608), Perrine (1611), André (1613), Jean (1615), Jacquine (1620), Charlotte (1623) et Guillemine (1624), tous baptisés à Saint-Sylvain ; ce qui nous fait avec Symphorienne (1617), huit enfants en tout. Mais surtout, je découvre que son mari, Jean GROLEAU, personnage dont je ne sais pas grand chose non plus, est mort noyé ! (Merci à everanda et à sa généalogie, intitulée sur Geneanet Familles d’Ecouflant et d’Ailleurs.)
Voici donc l’acte de décès, assez fascinant, de Jean GROLEAU. On y apprend, outre les circonstances de sa mort, d’autres informations tout aussi précieuses..

Le dix huictième jour de feubvrier mil six cens vingt et six fut innumé en l’église de St Silvin le corps de deffunct Jehan GROLEAU vivant closier de La Trezorerye, lequel en s’en allant pour Saint Silvin de la maison de Pierre GUIARD sergent royal hoste, lequel GROLEAU à cause qu’il faisoit noir, s’estranga de son chemin de fason qu’il tomba au vivier dudit Gareliere dit GUIARD, dont il fut trouvé noié au vivier dudit GUIARD. Peccot.
S’estranger : se tenir éloigné de. [Onillon] d’où ici « s’éloigner ».
Jean GROLEAU était donc closier et vivait à La Trésorerie.
Le second mariage de Charlotte PINSON
Les différents actes de baptême nouvellement découverts m’offrent quelques pistes, grâce aux parrainages, quant à l’ascendance de Charlotte PINSON… Mais pour lors, je tente d’abord de retrouver son acte de décès afin de clore cet article. Je commence donc par étudier les mariages de ses enfants.
- 26 novembre 1630, sa fille aînée, Perrine GROLEAU épouse Jacques POUYSSAYS, Charlotte est encore en vie.
- 26 janvier 1638, c’est au tour de Symphorienne GROLEAU, une autre de ses filles, d’épouser Pierre BEAUCÉ. Hélas ! L’acte est déchiré et rien ne nous dit que Charlotte soit encore en vie..
- 27 juin 1644, une troisième de ses filles, Jacquine GROLEAU, se marie avec René PORTIER. Sur cet acte, Jacquine est dite « fille de défunt Jean GROLEAU et de Charlotte PINSON ». Il semblerait donc que Charlotte soit encore en vie.
Troisième découverte : Tout ceci n’est guère concluant, aussi je décide de retourner en 1630 et de vérifier si elle n’est pas marraine de l’un ou l’autre de ses petits-enfants. C’est alors que je découvre l’acte de baptême d’un enfant issu d’un certain Anceau JOULAIN et d’une Charlotte PINSON ! Il y a toutes les chances du monde pour que ce soit la mienne, mais vérifions quand même. Mes recherches ne sont pas très longues.
Le 26 février 1629, à Saint-Sylvain-d’Anjou, Charlotte PINSON veuve de Jean GROLEAU a épousé Anceau JOULAIN. Elle aura au moins deux enfants de cette nouvelle union : Jeanne (1630) et Maurille (1631).
Un acte de décès bien caché !
Quatrième découverte ! Longtemps j’ai cherché l’acte de décès de Charlotte. Résignée, je commençais à penser qu’il était perdu, lorsque je l’ai enfin découvert. Il était bien caché : elle y est nommée non pas Charlotte PINSON, mais « La Veuve GROLEAU » ! Son second mari, Anceau JOULAIN, n’est pas mentionné, mais est présent, Pierre BEAUSSAY, son gendre, ce qui permet de l’identifier.

Le Mardy vingt septiesme jour de septembre 1644 est decedée la veufve GROLLEAU, belle mère de Jean LANGLOIS et de Pierre BEAUSSAY, laquelle a esté enterrée dans la galerie de St Silvain, par moy curé soubsigné.
Ouf, espérons que mes autres ancêtres choisi au hasard me prendront moins de temps… sinon ce challenge ne sera jamais terminé…
Note – A faire plus tard – Trouver le lien entre Charlotte PINSON et Jean LANGLOIS, présent à sa sépulture et dont elle est la belle-mère…
Avec cet article on comprend parfaitement les démarches pour retrouver l’histoire d’un ancêtre. J’ai beaucoup aimé votre présentation avec les illustrations. À demain !
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Merci beaucoup. À demain !
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-Nous apprenons ainsi que Pierre Guiard SR,hoste ,dit Mr de La Garellière (AM Le Plessis-Grammoire(vue 961-962))de la paroisse d’Andard x Perrine Lebreton (anc à la 11ème génér)possédait un vivier qui fut fatal à Jehan Groleau…
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Merci d’avoir identifié ce Pierre Guiard.
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Grâce au ChallengeAZ, Charlotte n’est plus une inconnue ! Bravo, beau travail
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C’est étonnant que Charlotte Pinson soit identifiée avec le patronyme de son ancien mari (« veuve Groleau ») alors que son mari actuel est présent ! En tout cas c’est une jolie enquête 🙂
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Je pense que son mari avait un certain statut social : il est enterré dans l’église, tout comme elle ; raison pour laquelle peut-être, on l’appelait de son nom de veuve… (On appelait rarement les femmes, une fois mariées, par leur nom de naissance…).
En tout cas, j’ai eu de la chance pour cette première ancêtre de découvrir autant de choses…
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Beau travail , et présentation qui incite à lire tout le texte.
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Une belle enquête en tout cas ! Le #ChallengeAZ a aussi comme intérêt de faire avancer nos recherches ! A bientôt !
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Oui, c’est très motivant ! Merci.
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Voici une proposition de transcription pour l’acte de sépulture (assez difficile de lecture) de Jehan GROLEAU, père de Symphorienne :
/1/ Le dix huictiesme jour de feubvrier mil six cens /2/ vingt et six, fut inumé en l’églize de /3/ Saint-Silvin le corps deffunct Jehan Groleau, /4/ vivant closier de la Trézorerye. Lequel /5/ se en allant le jour [de] Saint-Sylvin, au soyr /6/ de la maison de Pierre Guiard, sergent royail, /7/ hoste. Lequel Groleau, à cause qu’il /8/ faisoit noir, se estravayt (= s’écartait) de son chemin /9/ de fason qu’il tonba au vivier dudit /10/ Garelierre dit Guiart, dont il fut treuvé /11/ noié au vivier dudit Guiard.
(Signature 🙂 Peccot.
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